Raconte moi… L’aligot

C’était un soir d’août comme on en compte malheureusement trop peu. Il faisait chaud, mais pas une chaleur étouffante. Une chaleur toute douce, celle qui nous permet de nous prélasser toute la soirée dehors, éclairés à la lumière d’une lanterne et un petit gilet sur le dos. Nous avions passé l’après-midi à vagabonder dans les paysages mélancoliques de la Lozère, à la découverte des petits villages cachés et des sources d’eau. La Lozère… Comme si le temps avait été suspendu. Nous avions passé une journée agréable, pleine de rires et de souvenirs.

Aligot
© Flickr – Chez martin

En rentrant au village vacances où nous avions posé nos bagages pendant quelques jours, nous avons observé de grandes tables en bois, accompagnées de bancs. Rustiques mais chaleureux. Un peu plus loin, deux hommes s’adonnaient à une drôle de préparation. Un feu de bois, un gros chaudron et des fils qui en sortaient, tirés par un homme jusqu’au-dessus de sa tête. Intrigués, nous nous sommes approchés et avons été submergé par l’odeur du mets. Une bonne odeur de purée de pommes de terre, mêlée à celle du fromage qui fond. Voyant nos regards interloqués devant le spectacle qui se déroulait, un des deux hommes, celui qui tenait le chaudron, s’approcha de nous : « Vous connaissez l’aligot ? ». Curieux et mis en appétit, nous lui répondîmes : « Non, pas le moins du monde ». Et voilà l’homme parti dans un long discours autour de l’origine de l’aligot, un mélange de pommes de terre et de tome fraîche, que les hommes travaillent longuement afin d’obtenir une texture parfaite. Plat de résistance, car très rassasiant, l’aligot est ensuite devenu dans l’Aubrac et l’Aveyron un véritable plat de fêtes, au même titre que la fondue savoyarde dans les montagnes. « L’aligot est d’ailleurs appelé « ruban de l’amitié ». Partout où vous irez où on prépare de l’aligot, on vous dira que l’aligot, par le cérémonial qui lui est propre et qui l’accompagne, renforce l’amitié entre les convives et débride la cordialité. »

© Wikimedia
© Wikimedia

Tout en disant ces mots, l’homme nous montra ce qu’il se passait autour de nous : tous les villageois estivaux étaient en train de s’installer autour des tables, côte à côte sur les bancs, et discutaient, riaient, échangeaient. L’homme nous invita à rejoindre les autres autour de la table et à attendre le fameux plat. Celui-ci ne se fit pas tarder. Une assiette pleine d’aligot, accompagnée de saucisses, apparut devant nos yeux… et nos estomacs soudainement affamés. A la première bouchée, la surprise fut là : une texture fondante, filante, qui fond dans la bouche. Un plat somme tout simple, mais tellement bon. La soirée se termina dans la même convivialité qu’elle avait commencé : un groupe de folklore nous fit des démonstrations de bourrées auvergnates et invita tous les convives à se joindre à la danse.

Depuis, l’aligot fait partie de ces plats conviviaux, chaleureux, de ceux qu’on a plaisir à préparer pour ses amis… même s’il demande pas mal de patience et d’amour.


La recette…

Tirée du site www.fourchette-et-bikini.fr 

Ingrédients :

Ingrédients : pommes de terre, ail, lait, Tomme du Cantal, sel et poivre
Ingrédients : pommes de terre, ail, lait, Tomme du Cantal, sel et poivre
  • 1 kg de pommes de terre à chair farineuse
  • 300 g (ou ml) de lait
  • 4 gousses d’ail émincées
  • 300 g de Tomme fraîche du Cantal
  • Sel de mer et poivre

1) Coupez la Tomme en petits morceaux et réservez.

Tomme fraîche du Cantal en morceaux
Tomme fraîche du Cantal en morceaux

2) Pelez et émincez les gousses d’ail. Faites chauffer une casserole d’eau. Épluchez les pommes de terre et coupez-les en morceaux réguliers. Plongez les pommes de terre dans l’eau chaude avec l’ail et le sel et faites-les cuire jusqu’à ce que la pointe d’un couteau rentre facilement dans les morceaux de pommes de terre. Égouttez les pommes de terre.

3) Faites bouillir le lait dans une petite casserole. Pendant ce temps, écrasez les pommes de terre à l’aide d’un presse-purée. Ajoutez le lait bouillant, puis la Tomme fraîche.

4) Remettez la casserole sur le feu et travaillez la purée avec une spatule en bois pour faire fondre la Tomme (l’idée est de bien aéré la purée avec la Tomme pour qu’elle devienne filante). La purée doit faire des fils. Dès que l’aligot est prêt, poivrez et servez aussitôt.

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Aligot

 

A servir avec : des saucisses ou du jambon (mais c’est mieux avec des saucisses).

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Et mon aligot alors ?

Eh bien, je n’en suis pas totalement satisfaite. Plusieurs choses me semblent en cause :

  • Mes pommes de terre ne devaient pas être tout à fait assez cuites, elles ont été difficiles à écraser et des morceaux sont restés entiers.
  • J’ai mis le lait à bouillir pendant la cuisson des pommes de terre et il a sûrement trop cuit. Mettez-le donc à bouillir pendant que vous écrasez les pommes de terre.
  • Trop gourmande et le ventre gargouillant, je n’ai probablement pas assez travailler l’aligot. Je n’ai pas réussi à obtenir les fils demandés.

Malgré tout, ce plat reste l’un de ceux que j’affectionne tout particulièrement et je vais tâcher de le retenter encore et encore, jusqu’à réussir mon aligot maison.

Et toi qui passe par là, si tu sais pourquoi mon aligot n’a pas été tout à fait réussi, ou que tu en as déjà fait chez toi, n’hésite pas à me dire ce que tu en penses en commentaires 😉

En savoir plus sur l’aligot : www.aligot.info

4 réflexions sur “Raconte moi… L’aligot

  1. Persévérez ! Ce n’est pas si mal pour un premier essai. Mettez de la crème fraîche plutôt que du lait (ou alors lait + beurre), ça améliorera beaucoup le goût.

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